Un histoire, comme ça...
--> une longue histoire...
Une semaine.
Insomnie.
Rêves éveillés.
Obsession.
Mérédith.
Ce nom.
Mérédith.
Toujours.
Tout le temps.
Jour et nuit.
Mérédith.
Puis, une histoire...
Noire telle une corneille, blanche comme porcelaine, l'air d'un ange déchu. Telle était Mérédith, que l'on croisait rarement, à qui l'on ne parlait jamais. Bien peu de mortels savent ce qu'elle trafiquait dans sa tour d'ivoire aux fenêtres noires, dans son appartement miteux, dans ses pensées que l'on devinait torturées...
Elle écrivait. Voilà tout. Elle écrivait. Et quand un innocent, un ignorant, un homme du commun lui demandait ce qu'elle écrivait exactement, une colère monstre s'emparait de sa fragile et pâle beauté. «J'écris, voilà tout! Pourquoi toujours vouloir savoir? Romans, contes, histoires érotiques, pourquoi tout classifier? L'écriture ne se range pas dans une case ou une autre! J'écris, voilà tout!» Et le pauvre homme (car les femmes ont un sixième sens pour éviter ce genre de situation, alors que les hommes s'y jettent tête première) reprenait son chemin, ébranlé.
Un jour, on ne l'a plus vue.
Simplement.
On a su bien plus tard, par un touriste qui l'avait aperçue, qu'elle s'était rendue au Tibet. L'abominable homme des neiges. Elle voulait lui parler. Parler à celui dont tout le monde a entendu parler, sans l'avoir vu, et qui est dans sa catégorie, seul de son espèce, LE yéti, et pas UN yéti. Quel meilleur exemple d'écrivain? Quel meilleur exemple pour Mérédith elle-même?
C'est ainsi qu'elle a suivi, pendant de sjours et des jours, un hurlement de moins en moins lointain. Chaque jour, sa noire et fragile silhouette avançait un peu plus sur la paroi. Et chaque soir, elle écoutait le hurlement, le laissait la pénétrer, et vivait en lui pendant toute la nuit.
«Houuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu... houuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu...»
Il était particulièrement sonore, ce jour-là. Et cette caverne... et le hurlement...
Elle y entra, d'abord sur ses gardes. Plus fort encore. Plus déchirant.
Plus loin dans la grotte.
Et...
Le plus grand désarroi s'empara d'elle.
On vit une silhouette noire et décharnée courir sur la paroi, allant à une vitesse folle, fuyant on ne sait quoi. Elle courait, ses longs cheveux qui battaient l'air, son visage qui se craquelait sous l'effet du vent glacial.
Un moine.
Un imbécile de moine qui avait cru bon d'aller se cacher en montagne pour hurler sa douleur.
Pas de yéti. Mais un moine.
Et sa vie, là-dedans? Elle regardait au fond du précipice auprès duquel elle s'était arrêtée. Sa vie, elle ne valait plus rien. Le seul but valable qu'elle avait venait de se volatiliser. Elle n'aurait jamais dû poursuivre son rêve. Elle allait sauter. Elle se connaissait bien. Elle sauterait.
Mais au dernier instant, elle leva les yeux au ciel. Regarda les étoiles. Hésita un instant.
Et puis Mérédith plongea dans le ciel...
Insomnie.
Rêves éveillés.
Obsession.
Mérédith.
Ce nom.
Mérédith.
Toujours.
Tout le temps.
Jour et nuit.
Mérédith.
Puis, une histoire...
Noire telle une corneille, blanche comme porcelaine, l'air d'un ange déchu. Telle était Mérédith, que l'on croisait rarement, à qui l'on ne parlait jamais. Bien peu de mortels savent ce qu'elle trafiquait dans sa tour d'ivoire aux fenêtres noires, dans son appartement miteux, dans ses pensées que l'on devinait torturées...
Elle écrivait. Voilà tout. Elle écrivait. Et quand un innocent, un ignorant, un homme du commun lui demandait ce qu'elle écrivait exactement, une colère monstre s'emparait de sa fragile et pâle beauté. «J'écris, voilà tout! Pourquoi toujours vouloir savoir? Romans, contes, histoires érotiques, pourquoi tout classifier? L'écriture ne se range pas dans une case ou une autre! J'écris, voilà tout!» Et le pauvre homme (car les femmes ont un sixième sens pour éviter ce genre de situation, alors que les hommes s'y jettent tête première) reprenait son chemin, ébranlé.
Un jour, on ne l'a plus vue.
Simplement.
On a su bien plus tard, par un touriste qui l'avait aperçue, qu'elle s'était rendue au Tibet. L'abominable homme des neiges. Elle voulait lui parler. Parler à celui dont tout le monde a entendu parler, sans l'avoir vu, et qui est dans sa catégorie, seul de son espèce, LE yéti, et pas UN yéti. Quel meilleur exemple d'écrivain? Quel meilleur exemple pour Mérédith elle-même?
C'est ainsi qu'elle a suivi, pendant de sjours et des jours, un hurlement de moins en moins lointain. Chaque jour, sa noire et fragile silhouette avançait un peu plus sur la paroi. Et chaque soir, elle écoutait le hurlement, le laissait la pénétrer, et vivait en lui pendant toute la nuit.
«Houuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu... houuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu...»
Il était particulièrement sonore, ce jour-là. Et cette caverne... et le hurlement...
Elle y entra, d'abord sur ses gardes. Plus fort encore. Plus déchirant.
Plus loin dans la grotte.
Et...
Le plus grand désarroi s'empara d'elle.
On vit une silhouette noire et décharnée courir sur la paroi, allant à une vitesse folle, fuyant on ne sait quoi. Elle courait, ses longs cheveux qui battaient l'air, son visage qui se craquelait sous l'effet du vent glacial.
Un moine.
Un imbécile de moine qui avait cru bon d'aller se cacher en montagne pour hurler sa douleur.
Pas de yéti. Mais un moine.
Et sa vie, là-dedans? Elle regardait au fond du précipice auprès duquel elle s'était arrêtée. Sa vie, elle ne valait plus rien. Le seul but valable qu'elle avait venait de se volatiliser. Elle n'aurait jamais dû poursuivre son rêve. Elle allait sauter. Elle se connaissait bien. Elle sauterait.
Mais au dernier instant, elle leva les yeux au ciel. Regarda les étoiles. Hésita un instant.
Et puis Mérédith plongea dans le ciel...
Ecrit par Bozo-les-culottes, le Mercredi 28 Juin 2006, 13:23 dans la rubrique Le sourcil froncé....
Commentaires :
Un imbécile de moine qui avait cru bon d'aller se cacher en montagne pour hurler sa douleur...